Imprégnée depuis mon enfance par la philosophie du Non-faire d’Itsuo Tsuda, je ne crois ni au hasard ni au destin inéluctable. Mais plutôt, à l’instar des taoïstes dont cette philosophie est issue, que nous sommes ce que nous faisons des circonstances. Notre positionnement influe sur les circonstances et les circonstances influent sur nous. Qui fait quoi, qui a commencé, sont des questions inutiles. Après avoir cherché en vain plusieurs livres de Françoise d’Eaubonne, j’ai constaté, avec amusement, que le premier sur lequel je réussis à mettre la main c’est, évidemment, Contre-violence ou la résistance à l’état.
Pourquoi évidemment ? Parce que j’enseigne les arts martiaux et parce que les refus, les combats et les critiques de Françoise d’Eaubonne rejoignent ceux de mes parents. Sans leurs démarches, je ne serais pas ce que je suis. Françoise d’Eaubonne termine presque Contre-violence avec ces mots en 1978 « j’ai de plus en plus, l’obsédante impression d’écrire pour les rescapé(e)s du futur » et moi, en 2023, dans ce futur, j’ai l’impression qu’elle me parle. Qu’elle me parle des interrogations, des refus de mes parents et de ce qui les a poussés, de façon viscérale, à trouver d’autres manières de vivre.
Cet article a été publié dans la newsletter Nouvelles Lunes d’Elise Thiebaut #41, pour lire la suite, rdv sur le lien