Stages Aïkido Femmes

Ces stages entendent donner l’accès à un outil puissant de changement : notre corps.

Ils sont une occasion de découvrir l’Aïkido, une pratique de soi qui modifie notre réalité et notre rapport au monde.

La non mixité choisie est une étape nécessaire non parce que les femmes seraient faibles mais parce que le degré d’oppression ne peut être nié. Ainsi imaginer une égalité d’accès c’est oublier tout l’arrière-plan sociétal et culturel, qui fait qu’une femme passe beaucoup moins facilement la porte d’un dojo qu’un homme.

D’après les études faites sur le sujet, c’est dès l’enfance que les filles n’apprennent pas à déployer leur corps, à occuper l’espace, à courir, à se battre, à crier, à s’affirmer, contrairement aux garçons qui y sont encouragés. De plus le corps des femmes est porteur de siècles de patriarcat, de violence, de rapport objet/sujet et proie/prédateur. Au tréfonds de nos cellules et de nos inconscients sont inscrits les vestiges de ces traumas, une défiance et une révolte légitime.

Pourtant si notre corps change c’est tout notre rapport au monde qui change. Ces stages sont des espace-temps pour : Retrouver un rapport au corps, s’émanciper du regard masculin, se (re)découvrir puissante, retrouver l’estime de soi.

Ce sont aussi des occasions de sortir de la rivalité entre femmes, qui favorise toujours les hommes, et de développer des liens de sororité à travers le groupe, l’échange et la pratique.

Un environnement sécure

Ces stages invitent à ressentir et poser ses propres limites et à écouter celles des autres. La pratique se fait sans violence et sans douleur. Il ne s’agit pas de prendre des coups, d’être humilier, de se faire massacrer les articulations ou projeter avec brutalité.

Le goût de l’effort et du dépassement viennent des expériences positives. De même la martialité et la détermination viennent avec la confiance et l’accompagnement des capacités de chacune.

Les femmes ne sont pas de petits hommes

Le soi-disant masculin neutre universel rend les femmes invisibles et le monde inadapté à elles. Il est temps de cesser de plaquer sur les femmes des méthodes issu de données masculines et de prendre en compte les spécificités féminines. Cycles menstruels, climatère et rythmes biologiques peuvent ne pas être vécu comme des faiblesses. Nous pouvons nous les réapproprier et apprendre à en faire des alliés.

Pour s’affirmer, il faut se positionner.

L’Aïkido est un art martial qui se pratique dans un esprit de non-résistance ce qui ne veut pas dire de ne pas résister mais désigne une attitude, un mode d’action. C’est le contraire de la soumission.

Sa pratique permet de ressentir l’importance des postures, du mouvement, du rapport à l’espace, au toucher. Réactiver nos capacités intérieure est un processus qui peut nous rendre puissantes, centrées, sûres de nous. Se positionner dans le corps pour s’affirmer sans écraser les autres.

Désapprendre à ne pas se battre.

L’écoféministe Françoise d’Eaubonne soulignait la nécessité pour les femmes de se réapproprier au moins la possibilité de l’« agressivité ». De redécouvrir les attitudes ignorées, refoulées, qui nous font si peur, les plus simples positions combatives du corps. Comme le dit Elsa Dorlin « il ne s’agit pas tant d’apprendre à se battre que de désapprendre à ne pas se battre ».