Un article écrit pour la revue trimestrielle Self et Dragon Spécial Aïkido sur le thème de la peur publié dans le n°8 de janvier 2022.
» Tout le monde connaît la peur à différentes échelles, mais nous ne connaissons pas tous les mêmes peurs et quand on parle d’un sujet de façon générale, on en parle au masculin. Si avoir peur n’est évidemment pas l’apanage des femmes, il y a des spécificités à la peur au féminin dans notre monde et c’est l’angle de réflexion que j’ai choisi d’aborder ici. La situation des femmes est toujours une double ou triple peine. Si vous êtes un homme pauvre ce sera difficile, mais si vous êtes une femme pauvre, ce sera pire. Si vous êtes immigré, ce sera difficile, mais femme immigrée ce sera pire et ainsi de suite. Il y a toujours cumul, car être femme est déjà perçu comme un « handicap ». Le sujet de la peur et son rapport avec les arts martiaux n’est déjà en soi pas un sujet facile, au masculin. Mais au féminin c’est autre chose. Au féminin, la peur est bien souvent une compagne quotidienne, aux multiples visages. Il y a une véritable éducation à la peur dans l’éducation des filles. Alors si ce n’est peut-être pas pire que pour les hommes, je crois qu’il est tout à fait nécessaire d’entendre aussi ce point de vue, car comme le dit Howard Zinn « Tant que les lapins n’auront pas d’historiens, l’histoire sera racontée par les chasseurs… ». Les femmes doivent raconter elles-mêmes leur propre vécu. Raconter ce que la peur induit comme rapport au monde et ce qu’elle fait au corps. Pour commencer il nous faut regarder, comme le propose la philosophe Elsa Dorlin : « Ce que ça fait d’être une femme » »
A retrouver en intégralité sur : https://www.ecole-itsuo-tsuda.org/entre-soumission-et-rage-la-peur/